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Violence dans les stades: L'approche sécuritaire n'est pas la bonne ?

Le professeur universitaire et chercheur en sociologie Mohamed Jouili a déclaré, dans l'émission "Midi Show" de ce 4 juin 2024, que le football est une fenêtre pour étudier les transformations sociales et qu'il est étroitement lié à la démocratie.

Selon Jouili, ce sport est un produit démocratique et actuel, qui a accompagné l'émergence des sociétés occidentales modernes. Il porte les principes de la démocratie comme le respect des règles et de l'autre, le travail d'équipe, la persévérance et les résultats mérités. Revendiquer ses droits dans le football, c'est en fait revendiquer la démocratie.

"Son domaine est devenu partie intégrante de la vie quotidienne des Tunisiens, changeant beaucoup les relations des jeunes avec la socialisation, l'indépendance et leur rapport à la ville. Le 'supportérisme', avec ses fumigènes, drapeaux et bannières, est lié à l'essor du commerce parallèle et reflète la consommation de la ville par les jeunes", a expliqué l'invité de Midi Show.

Il a souligné aussi l'existence d'une organisation de "jeunes révoltés" en formation, qui rejettent l'ancienne vie sociale et expriment cela dans leurs chants et entrées de supporters, pouvant parfois devenir violents. "Ces jeunes veulent montrer qu'ils sont indépendants, producteurs de sens et supervisent leur propre consommation de la ville", a-t-il encore dit.

Selon lui, les hommes politiques n'ont pas assimilé ces transformations et il y a un manque d'interaction et de compréhension mutuelle entre eux et les jeunes. "La Tunisie n'a, en fait, pas encore dépassé le problème de la gouvernance du domaine sportif et continue d'utiliser la répression sécuritaire, au lieu d'adopter des méthodes respectant la dignité humaine" a-t-il indiqué.

Enfin, Jouili a insisté sur l'impératif de revoir les lois sportives pour plus d'équité, afin de réduire le sentiment d'injustice et faire progresser la gouvernance du football.